La politique en cas de pandémie peut apprendre de la maîtrise des armements

[ad_1]

Le mois dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été réduite à l’équivalent d’un terrain de jeu: «Mais vous avez promis!» En vertu d’un traité international, quelque 195 pays sont tenus de fournir à l’OMS des informations sur les flambées de maladie sur demande. Ainsi, lorsque la Tanzanie n'a pas répondu aux questions concernant des cas potentiels d'Ebola, l'OMS a appelé le pays publiquement dans son rapport d'épidémie officiel. Dans les cercles bureaucratiques, ce «nommage et honte» a provoqué une onde de choc. Les deux ont maintenant fait la paix; le 18 octobre, l’OMS a félicité la Tanzanie pour sa coopération et sa préparation au virus Ebola.

Mais le problème sous-jacent n’est pas résolu: l’OMS n’a guère de recours si les pays ne respectent pas leurs obligations en matière de protection de la santé dans le monde. Il y a sept ans, alors que l'Arabie saoudite était peu disposée à traiter des infections par le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, l'OMS avait pensé que la meilleure option consistait à demander des informations aux responsables gouvernementaux, pas mal. Son «audace» vis-à-vis de la Tanzanie a compensé la timidité passée.

Ce n'est pas un moyen de protéger le monde d'une pandémie mondiale.

Je pense que notre meilleur espoir est d’apprendre de la Convention sur les armes biologiques. Ce traité de désarmement, entré en vigueur en 1975, a été le premier à interdire toute une classe d’armes. Depuis lors, les pays signataires ont continué à examiner les développements technologiques et à débattre des stratégies de protection; ils se réunissent jusqu'à deux fois par an et ont le mandat d'organiser une conférence de révision tous les cinq ans. J'ai soutenu la délégation américaine à la BWC de 2004 à 2019 et j'ai constaté de visu comment un accord international s'adapte aux mutations de la science, de la technologie et de la politique. La dernière conférence de révision de la Convention sur les armes biologiques, par exemple, a porté sur les avancées technologiques telles que CRISPR – Cas et l’édition du génome humain.

Le Règlement sanitaire international (RSI) actuel est entré en vigueur en 2007. Il s’agit d’une réalisation remarquable et difficilement acquise, forgée par la crainte de l’apparition en 2002 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en Asie. En vertu de la réglementation, les pays ont convenu d'établir des moyens de prévenir, détecter et réagir aux urgences de santé publique, notamment en renforçant les capacités de surveillance, de diagnostic et d'intervention. Ils se sont engagés à informer l’OMS dans les 24 heures de l’apparition d’éventuelles urgences de santé publique: cas d’Ebola, de fièvre jaune et de nouveaux sous-types de grippe, par exemple. Les pays à revenu élevé ont accepté de soutenir les efforts dans les zones les plus pauvres.

Le traité a bien fonctionné: les systèmes de santé sont devenus beaucoup plus efficaces pour contrôler les maladies infectieuses. Observez les épidémies qui se sont rapidement estompées. Monkeypox au Cameroun en mai 2018. Maladie à virus Nipah en Inde en juin 2018.

Mais lorsque les obligations ne sont pas respectées, on ne sait pas quoi faire.

Le processus long et controversé consistant à décider de déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) a été le plus dommageable. La déclaration de juillet 2019 concernant l'épidémie actuelle d'Ebola n'était que la cinquième de l'histoire du RSI. Le comité compétent s'était réuni et avait décidé de ne pas faire la déclaration à trois reprises en 2018 et 2019, même si beaucoup (moi y compris) estimaient que les critères pour ce faire avaient été atteints.

L'OMS a fourni de nombreuses explications: la déclaration contribuerait peu à ralentir la propagation de l'épidémie, qui a causé jusqu'à présent plus de 2 000 morts et pourrait nuire aux pays de la région touchée en incitant les pays voisins à fermer leurs frontières et à cesser les échanges. À mon avis, ce raisonnement allait au-delà de ce qui était écrit dans le traité et soulignait la crainte (raisonnable) que les pays ne tiennent pas compte des directives de l’OMS concernant le maintien du commerce et des frontières. La controverse qui a suivi a sapé la confiance en le RSI et en leur capacité à guider la gouvernance mondiale en matière de santé.

Il y a aussi la question de savoir ce que le RSI et l'OMS peuvent assumer: les épidémies font peser une charge supplémentaire sur les systèmes autres que ceux de soins de santé. En ce qui concerne les épidémies d’Ebola en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo (RDC), l’ONU a désigné sa propre entité, et non l’OMS, pour diriger une intervention englobant des opérations humanitaires et, en RDC, de sécurité.

La solution n’est pas de réécrire ou de démanteler le RSI. Au lieu de cela, la communauté mondiale de la santé a besoin d’un moyen de contribuer à combler les lacunes de la réglementation et d’empêcher l’apparition de nouvelles réglementations. C'est ici que la Convention sur les armes biologiques peut servir de modèle. Comme l'a écrit Charles Flowerree, ancien représentant américain à la Convention sur les armes biologiques, «on ne peut pas laisser les traités se débrouiller seuls».

À l’instar des parties à la convention sur les armes biologiques, les États membres de l’OMS devraient convoquer des «conférences d’examen» régulières pour examiner les développements et leurs implications pour le RSI. Rien ne l’interdit, sauf l’inertie, et peut-être ne pas savoir à quoi ressemblerait un chemin à suivre. Avec une équipe de collaborateurs, j'ai formé un groupe mondial de spécialistes de la réglementation et de la gouvernance, appelé Consortium sur l'impact du droit international et les maladies infectieuses, qui se tient prêt à vous aider.

Il n’est pas difficile d’imaginer les PIEIC bien pires que ceux concernant la polio, le zika et même le virus Ebola. Les structures de gouvernance de haut niveau sont difficiles à mettre en œuvre et ne constituent peut-être pas une conversation brillante pour la plupart des gens, mais elles nous permettent d'être aussi préparés que possible à la prochaine grande menace.

En janvier prochain, l'OMS et ses États membres se réuniront pour planifier l'Assemblée mondiale de la Santé plus tard en 2020. Une conférence de révision du RSI, qui peut établir un plan pour les mises à jour futures, devrait être à l'ordre du jour.

[ad_2]